Non pas avec les pieds
Une chose est certaine c'est que les rampes d'injection sont livrées complètes et assemblées chez Guzzi, qui se contente de les monter sur les bécanes.
Concernant le calage qui est fait chez Marelli, il est réalisé avec du matériel sophistiqué bien plus précis que ce qui peut être à disposition du commun des mortels (pompe à vide reliée à des débimètres).
Les vis de butée papillon ne sont pas réglées en fonction de paramètres mécaniques (angle d'ouverture) mais en fonction du volume réel d'air passant réellement entre le corps et le papillon, puis la tringlerie est ajustée en tension pour respecter la position déterminée à l'étape précédente, au point limite où le papillon tiré décolle de sa butée.
Il est donc logique que dans certains cas la longueur de la tige ne soit pas identique à l'entre axe des papillons...
De toutes façons la vis destinée au réglage de synchro agit sur le levier menant sur lequel est fixé la tringlerie, son action est par concéquent identique à celle qui consisterait à modifier la longueur de la tringlerie... Cette longueur fixée par Marelli est une base pour qu'à une ouverture donnée les papillons laissent passer la même quantité d'air (puisque passé le ralenti les vis de butée n'ont plus aucun rôle). La vis de synchro modifie cette longueur pour compenser la différence de dépression générée par le moteur*.
Partant de là on comprend mieux la recommandation faite dans les manuels d'atelier Guzzi de ne pas toucher aux vis de butée, cette recommandation a également été faite directement aux concessionnaires par le biais d'une note de service datée du 22-06-2007 (n° 007-2007) qui rappelle les points ci-dessus, et précise que "Pour ces raisons, en agissant sur les vis règlant cet équilibre, il est impossible de retrouver un tarage exact des corps à papillons qui doivent être forcement remplacés".
Ce que je peux vous dire que pour les deux cas que je connais de personnes ayant passé outre cette recommandation (Griso 1100 et 1200 Sport), en essayant de modifier ce calage initial des butées, ça s'est traduit par une dégradation des dysfonctionnements et une impossibilité de revenir en arrière, car il est impossible de retrouver le réglage d'origine sans avoir ses entrées chez Marelli (dont le sav direct refuse de prendre les rampes en charge). De plus modifier la butée côté TPS conduit à ce que qu'après le reset le signal qu'il transmet ne corresponde plus au dégré d'ouverture réel (donc à la quantité d'air) que la cartographie prévoit pour toute la plage d'ouverture du papillon. Donc en plus de provoquer un déséquilibre dans la quantité, on provoque un changement de la proportion air/essence et pour les mêmes raisons on décale, sans maitriser de combien, la cartographie d'allumage (appliquée en fonction du régime et du degré d'ouverture virtuel du TPS)...
* Il faut comprendre que les dépressions relevées aux pipes d'admission ne sont pas uniquement tributaires de l'élément situé en aval (la rampe d'injection) mais qu'en premier lieu c'est le moteur qui les détermine par l'aspiration que provoque chaque piston en descendant dans le cylindre. Pour que ces dépressions soit parfaitement égales il faut que l'étanchéîté cylindre/piston (la segmentation), celle des soupapes (sièges) soient identiques. Il faut aussi que l'ouverture et la fermeture des soupapes se produisent exactement aux mêmes points de la course du piston, ce qui est déterminé par des jeux aux soupapes parfaitement identiques.
Lorsqu'un moteur est neuf et rodé, et avec des jeux parfaitement réglés, cet équilibre existe...presque, mais il se détériore quand l'usure fait son oeuvre. Il suffit de prendre les compressions sur un moteur de quelques dizaines de milliers de km pour constater que les compressions ne sont qu'exceptionnelement identiques, et c'est même parfois le cas sur des bécanes avec beaucoup moins de kilomètres (voire neuves...)... Ça s'explique par la finition des conduits d'admission (culasses), des pipes alu, qui forment parfois des "marches" ou présentent des aspérités inégales d'un cylindre à l'autre.
A pleine charge ou ouverture moyenne des papillons cette différence de dépression a peu d'influence, la vitesse du mélange compense, par contre à faible ouverture (sur un filet de gaz) la différence provoque un déséquilibre qui est d'autant plus sensible que le mélange est pauvre. Les à coups ne sont alors que des explosions qui ne se font pas, de temps en temps sur un cylindre.
Pour lutter contre je ne connais pas d'autre méthode de réglage que celle consistant à rechercher un équilibre aussi précis que possible (twinmax réglé en sensibilité maxi) au régime (ou sur la plage de régime) auquel se manifeste le phénomène. Bien sûr dans 90% des cas ça se traduit par un déséquilibre au ralenti, mais peu importe l'agrément de conduite ce n'est pas le ralenti...
Compenser le déséquilibre au ralenti par l'ouverture d'une des vis de by-pass (comme préconisé par le manuel d'atelier) revient à provoquer l'admission d'une quantité d'air supplémentaire d'un côté, et comme l'action d'un by-pass ne se limite pas au ralenti mais jusqu'à environ 3 500 tr, cet air supplémentaire vient perturber le parfait équilibre obtenu à l'étape précédente...
Personnellement je me fiche de cet équilibre au ralenti (sauf bien sûr si il est très important).
Les à coups à la remise des gaz sont aussi typiques des injectées configurées pauvres d'origine (toutes aujourd'hui) et qui n'intègre pas de paramètres destinés à enrichir suffisamment dans cette phase. Sur ce point les injectée des générations précédente (sans catalyseur) étaient mieux loties (avec un trim réglable), et avant ça les carburées n'y étaient pas sensibles grace à des dispositifs dédiés à l'enrichissement (pompes de reprise).
Si ces manip. ne permettent pas d'obtenir satisfaction, il reste la solution des boitier additionnels, par l'enrichissement qu'ils provoquent ils gomment ces dysfonctionnements.
En résumé, faites comme vous voulez mais concernant les vis de butée ne perdez pas de vue qu'une rampe vaut 1 400 €...
